mardi 16 septembre 2008

Le vol aux instruments, ou l'art d'attendre...

Ça ne parait peut-être pas évident au premier abord, mais il faut savoir que la première qualité du pilote de vol aux instruments, c'est de savoir attendre. Partout, pour tous les terrains accessibles en vol aux instruments dans le monde, la seule constante, c'est que l'approche commence par un procédure d'attente.

Alors bien sûr, on ne les utilise pas à chaque fois en pratique, mais comme ces fameuses trajectoires d'arrivée en sont truffées, eh bien on passe un moment à apprendre à faire des ronds dans l'air (bon, ok, des ovales pour les puristes). Et faire des ronds dans l'air, c'est bien beau, me direz-vous, mais où ? Comment je sais où je suis quand je suis dans le nuage ? Comment je sais que je ne vais pas entrer en collision violente avec le sol ou la montagne ?

Pour nous "aider", nous avons la "chance" de disposer d'un certain nombre de moyens radio disposés au sol dans une configuration censée nous permettre de nous repérer. Les plus antiques ont peu à envier à l'émetteur Grandes Ondes de France Inter. Les indications qu'ils nous fournissent sont plus qu'approximatifs et sont inutilisable (ou presque) dès lors que l'avion est en virage où dans des turbulences un peu fortes. Ceux qui suivent encore auront compris la difficulté de calibrer une trajectoire quasi-circulaire à faible hauteur avec du vent sur un machin comme ça.

En contrepartie, les moyens les plus modernes permettent à un équipage qualifié d'atterrir sans même avoir vu la piste ou des feux de piste. Et croyez-moi, faire confiance à ce fichu machin lorsque vous savez que vous êtes à 100 mètres de haut en descente et que vous n'avez toujours pas la piste en vue, ça n'est pas rassurant. Et quand finalement vous voyez quelque chose, ce n'est qu'une suite de lumières et il faut avoir confiance que c'est bien la rampe d'approche. En clair, votre documentation spécifie que la dernière fois que quelqu'un avait vérifié, au bout des lumières, il y avait une piste. Finalement, lorsque vous la voyez, vous avez quasiment les roues dessus... si vous n'avez pas oublié de sortir le train :-).

Vous prenez encore l'avion en sachant tout ça, vous ? ;-D

Bonne semaine,

Jean-Charles

Aucun commentaire: